Le carnet d'Intima
27 July 2021
Conseillère à l’Industrie, au Commerce et à l’Artisanat au Conseil insulaire de Gran Canaria, Minerva Alonso a pour mission de promouvoir l’industrie textile des Canaries, notamment au travers du programme Gran Canaria Moda Cálida : une plateforme qui sert de vitrine aux marques de maillots de bain de l’île de Gran Canaria et dont les objectifs à court terme sont la professionnalisation, le rayonnement international de l’évènement ainsi que la durabilité.
Cette année marque le 25e anniversaire du défilé. En quoi a-t-il évolué pendant toutes ces années ?
Moda Cálida a démarré comme une initiative portée par les créateurs de l'île, qui s'est progressivement affirmée dans le secteur en tant que véritable événement professionnel à travers lequel l'île est devenue une plateforme européenne majeure pour la présentation des collections de bain. Progressivement, nous avons renforcé la communication autour de l’évènement et désormais de nombreuses marques européennes de balnéaire considèrent Gran Canaria comme la plateforme incontournable où présenter leurs collections. Au cours des 25 dernières années, nous nous somme davantage spécialisés et organisés pour encore mieux soutenir les nouveaux talents, renforçant ainsi le lien entre le balnéaire et le territoire.
Dans le contexte actuel, quels sont les défis à relever et quels sont vos objectifs à court et moyen termes ?
Cette Swimwear Fashion Week est un tremplin pour les jeunes créateurs mais aussi une plateforme pour les marques déjà consolidées. À court terme, nous espérons que les marques européennes de balnéaire considéreront Gran Canaria comme une opportunité de promotion, qu'à moyen terme, nous ajouterons progressivement plus de marques, et à qu'à long terme, nous atteindrons le rayonnement international souhaité.
Le développement à l’international et la professionnalisation ont toujours été vos principales ambitions. Quelles mesures sont prises dans ces directions ?
L'alliance avec IFEMA MADRID pour Gran Canaria est stratégique pour relever ces défis. Nous travaillons également depuis quelques années en coordination avec l'Asociación de Creadores Moda España (ACME) qui nous nous apporte une vision claire des besoins du secteur, ce qui est essentiel à l’identification d’objectifs clair en termes d'internationalisation et professionnalisation. Nous travaillons également avec la Chambre de Commerce de Gran Canaria et l'ICEX Espagne, dans différentes actions liées à la présence des marques de l'île en Europe.
En ce qui concerne les marques originaires de Gran Canaria, comment leurs créations et leur travail ont-ils évolué ?
Les changements dans la Swimwear Fashion Week, surtout au niveau des critères de sélection des marques, se sont traduits par une plus grande professionnalisation des entreprises, tout particulièrement en matière de numérisation et de présence sur Internet, notamment à travers la mise en place de sites et de boutiques en ligne. Les activités de promotion menées par le Cabildo, en plus du marketing, ont également permis à de nouvelles entreprises de prendre part au projet. Environ 25 nouveaux talents ont rejoint le programme, ce qui indique qu’il y a un grand potentiel dans le secteur du design et de la mode à Gran Canaria. En termes de créativité, je dis toujours que nous avons de grands créateurs sur l'île, et lors des dernières éditions, ce sont des marques de Gran Canaria qui ont remporté le prix de la Meilleure Collection.
Selon vous, qu’apportent-elles de plus au secteur balnéaire, déjà très fragmenté ?
Elles apportent un plus indéniable. L'un de nos objectifs prioritaires est de fédérer le secteur autour du programme « Gran Canaria Moda Cálida », dirigé par le conseil insulaire, afin de soutenir la filière locale de la mode. Nous travaillons également en permanence pour soutenir toutes les entreprises participantes, ce qui nous permet d'attirer des marques du monde entier à Gran Canaria.
La commercialisation des marques sur le continent a-t-elle toujours été un handicap ? La mondialisation a-t-elle contribué à minimiser cette distance physique (ou mentale, ou fiscale...) ?
J'ai déjà parlé de l'alliance avec IFEMA MADRID qui a donné un coup de pouce dans ce sens. Il en va de même pour la présence à l'ACME et dans les salons nationaux. Le digital nous permet aujourd'hui d'être partout dans le monde. Nous avons encore du chemin à parcourir en termes de coûts douaniers en raison de notre situation fiscale, qui affecte effectivement les entreprises et dépend des changements que l'État espagnol doit promouvoir.
Outre les marques originaires de Gran Canaria, donnez-nous trois bonnes raisons pour qu'un visiteur professionnel se rende à cet événement ?
La forte identité de l'offre bain, intrinsèquement liée à notre destination, une île volcanique qui ne se résume pas au soleil et aux plages magnifiques 365 jours par an. Gran Canaria possède également un sommet spectaculaire, d'où l'on peut voir des villages ruraux aux caractéristiques uniques... Chacun des paysages de Gran Canaria se retrouve dans l’ADN des collections bain. Je ne crois pas me tromper si je dis que nous sommes la seule destination dont un groupe de créateurs a fait du balnéaire l’emblème de l’île, réunissant par la même occasion des marques nationales et internationales comme Agatha Ruíz de la Prada, Dolores Cortés, Gottex... Pouvoir apprécier ces collections de créateurs sur une île merveilleuse, sont des raisons plus que suffisantes.
Enfin, les enjeux de durabilité ont également gagné en importance lors des dernières éditions. Comment se concrétise l'engagement du GCMC dans ce domaine ?
Il se concrétise dans la mise valeur des marques qui en sont porteuses et dans la prise en compte de cet aspect dans notre sélection de marques. Un Cabildo qui a un projet d'éco-île pour Gran Canaria ne peut négliger cette priorité, au contraire, nous essayons de soutenir fortement les entreprises qui travaillent à la réduction de leur empreinte carbone.
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