Le carnet d'Intima
20 February 2017
(Photo ci-dessus: Laurence Aguerre - Le Jardin des Délices, © Miniartextil Montrouge 13e édition)
Présentée à Montrouge du 22 février au 19 mars 2017,
l’exposition Miniartextil invite le public, au travers de plus de
soixante œuvres, mini-textiles et installations monumentales à une
exploration de nos rêves. Les œuvres sont installées au cœur du
prestigieux Beffroi, haut-lieu de l’art contemporain. Désormais
incontournable dans le calendrier des amateurs d’art textile,
l’exposition Miniartextil, venue de Côme en Italie, explore chaque année
la fibre créative d’artistes sélectionnés dans le monde entier ! Leur
imagination, leur savoir-faire et leur esprit novateur promettent le
plus passionnant des panoramas de cet art du fil !
54 mini-textiles,
une dizaine d’installations : des « mini » œuvres de 20x20x20 cm aux
plus impressionnantes installations textiles, Miniartextil offre pour
cette 13ème édition autant de visions oniriques que d’œuvres
sélectionnées… car il n’ y a rien de plus inspirant pour un artiste
qu’une plongée dans les profondeurs de nos songes.
(Photo: ci-contre: Biruté Kaupaité Dominaité - Do not steal my dreams, © Miniartextil Montrouge 13e édition)
Rappelons que, initiée par les collectionneurs italiens Nazzarena Bortolaso et Mimmo Totaro, au travers de l’Association Arte&Arte, l’exposition Miniartextil est née en 1991 à Côme, ville ayant conservé une forte tradition d’industrie textile, notamment de la soie. Chaque année, autour d’un thème choisi, le jury de Miniartextil sélectionne une cinquantaine d’œuvres parmi des candidatures à chaque édition plus nombreuses, proposant une vue panoramique de la création internationale dans le domaine des mini-textiles.
(Photo ci-contre: Roland Krutovs - Typesetters, © Miniartextil Montrouge 13e édition)
Miniartextil sur le fil des rêves
Dans
cet espace-temps paradoxal et fascinant qu’est le rêve, les mots comme
les images s’entremêlent et font fi du réel, comme pour le dormeur de
Chiara Passigli, et tout devient possible ! Nous cheminons à travers des
rêves protéiformes, en couleur, comme celui de Sabina Stan, en passant
par le noir et le blanc, évoquant la douceur de l’enfance à l’image du
délicat « Midwinter night’s dream » d’Anne Bertrand, mais aussi parfois à
la lisière du cauchemar, inquiétant comme l’ombrageux « Nightmare » de
Gertraud Enzinger. Cette 13ème édition de Miniartextil nous invite à un
voyage à la fois singulier et universel, celui où l’imaginaire côtoie l'impossible et où les images résistent aux explications.
(Photo ci-contre: Brigitte Le Flem - Envol, © Miniartextil Montrouge 13e édition)
Tisser les rêves, entrelacer les espoirs
« I
have a dream » disait Martin Luther King dans son célèbre discours du
28 août 1963, au Lincoln Memorial, Washington. Les artistes de cette
nouvelle édition de Miniartextil semblent nous demander de rêver et
rêver encore, d’un monde dans lequel se tissent et se nouent de nouveaux
liens, de nouvelles forces, de nouvelles rencontres et d’autres
partages.
Laissez-vous transporter dans des histoires universelles
avec celle de « In transit », de Maciej Meznik, si douloureusement
actuelle, du livre des « Universal dreams of peace » de Carmen Tostado,
des espoirs tricotés de Martine Amans : « A la vie ! A l’avenir ! ».
Car, dit le dramaturge, nous sommes de l’étoffe dont sont faits ces
rêves. Et ces œuvres de fils entrelacés nous révèlent à la fois ces
rêves et les réalités auxquelles nous devons nous confronter, s’il est
vrai que « l’art est le détour par lequel le rêve retrouve le chemin de
la réalité » (S. Freud).
(Photo ci-contre: Trish Ramsay - I dreamed I saved a drowning box, © Miniartextil Montrouge 13e édition)
Le sujet des rêves est un sujet particulièrement porteur et riche d’évocations d’images et de matières, et cette année, les artistes sélectionnés pour Miniartextil offrent un large éventail de propositions plastiques audacieuses. Il se dégage néanmoins quelques tendances, parmi les suivantes :
* Le tissu de nos rêves : Certains artistes ont joué au sens propre sur la notion de tissage, tentant d’entremêler de manière ordonnée ce qui ne peut l’être, nos rêves. Ainsi de l’œuvre de Brigitte le Flem, sorte de métier à tisser qui deviendrait incontrôlable, ou encore celui de Ellen Lenvik avec lequel on pourrait tisser des étoffes d’or. Ce peut-être aussi le distributeur « united colors » de Claudia Graciela Mazzola qui délivrerait de l’arc-en-ciel.
* Mots-mêlés : Il y a des mots qui parlent davantage que les images et portent en eux le poids de nos rêves. Ce sont les mots tissés d’espoir et d’avenir de Martine Eliane Amans, comme le sont probablement aussi ceux du « Phillowsophy » de Patricia Ruiz de Las Cuevas ou, encore, le très poétique nuage de mots dont rêve le dormeur de Chiara Passigli.
(Photo ci-contre: Amans Martine - A la vie ! A l'avenir ! © Miniartextil Montrouge 13e édition)
* Des rêves fragiles comme des souffles: Rien de plus impalpable qu’un rêve, de plus irréel qu’une chimère, de plus délicat qu’un songe… Un rien les interrompt. Ils ont la légèreté du « Jardin des délices » de Laurence Aguerre, « l’insoutenable fragilité » du rêve qui se brise, suggéré par Ana Maria Asan, du fil qui pourrait se rompre, comme dans la très subtile œuvre de Biruté Dominaité (Prix Ratti). Il y a la finesse inouïe de la plus délicate des feuilles aux nervures tissées de cheveux, imaginée par Jenine Shereos.
(Photo ci-contre: Jennie Shereos - Leaf, © Miniartextil Montrouge 13e edition)
* De la nature au songes: Au cours des nombreuses éditions de l’exposition, nous avons pu nous apercevoir à quel point les artistes de Miniartextil étaient sensibles à la question de la nature. Celle.ci reste au cœur de toutes les préoccupations et de tous les espoirs. L’exposition est donc parcourue d’œuvres évoquant tout à la fois la fragilité et la puissance évocatrice et inspirante de la nature. Tel est le « Rêve végétal » de Brigitte Amarger, le réveil d’une nature en symbiose chez Kanae Briandet ou en lein régénérescence chez Atsushi Sato, tandis qu’à l’étrange vision aquatique de Florette Duvinage répond l’oiseau porteur d’amour de Ruta Naujalyte.
Topographie des rêves
Pour passer de l’autre côté du miroir, mieux vaut être bien équipé ! Un oreiller nous tend les bras, à l’image de celui de Sandrine Corte, un abri rassurant, celui de Cristina Gamez, ou un temple pourquoi pas – celui d’Eil Jimenez Le Parc nous invite à la méditation et à l’apaisement. On peut enfin rêver, « la tête dans les nuages », comme chez Barbara Martini, et si le sommeil tarde… Krisztina Vigh propose une solution !
(Photo ci-contre: Eli Jimenez Le Parc - The Temple of Dreams, @ Miniartextil Montrouge 13e édition)
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