Le carnet d'Intima
24 April 2020
Selon un sondage récent mené auprès des entreprises européennes du textile et de l’habillement, les perspectives à court terme pour l’industrie sont, dans le cadre de la crise sanitaire du COvid-19, dramatiques : 60% des entreprises prévoient une diminution des ventes de moitié (et 30% tablent même sur une réduction de 80%). 70% des entreprises ont d’importantes contraintes financières et 80% de l’échantillon a réduit, temporairement, sa force de travail en ayant recours aux indemnisations de chômage partiel quand elles sont possibles. Les entreprises manufacturières signalent des problèmes dans la supply chain, tandis que les revendeurs doivent affronter le problème d’une saison « estivale perdue ». Une entreprise sur quatre est en train d’évaluer la possibilité d’une fermeture définitive. Tel est le scenario présenté le 16 avril dernier par Alberto Paccanelli, Président d’Euratex, lors d’une vidéo conférence avec le Commissaire Breton et d’autres acteurs clés du secteur.
Alberto Paccanelli (en photo) a commenté ainsi cette rencontre : « Nous sommes ravis que le Commissaire Breton reconnaisse l’importance stratégique de l’industrie textile. Sans matières textiles, il est impossible construire des automobiles, des machines et des bâtiments, tandis que ni les artisans, ni les médecins, ni les forces de l’ordre ne peuvent exercer pleinement leur propre travail. Pour sauver l’industrie, des mesures à court terme sont nécessaires, à savoir permettre l’accès aux liquidités, rouvrir les magasins dès que possible (afin de créer la demande), garantir un fonctionnement correct du marché interne et éviter tout désagrément supplémentaire sur les marchés d’exportation. La Commission devrait en outre éviter d’ajouter des charges réglementaires en ces temps si difficiles. A long terme, il est indispensable de mettre en place un plan stratégique pour soutenir la relance du secteur et améliorer la compétitivité sur les marchés mondiaux. Les chaînes d’approvisionnement critiques devraient être rapatriées en Europe et il est nécessaire de garantir des conditions égalitaires sur le marché global, d’autant plus sur les marchandises importantes. L’innovation, la digitalisation et l’économie verte restent un objectif pour l’industrie, mais doivent être cependant revus au vu du programme de relance pour le secteur. »
Ce dialogue a également mis l’accent sur comment, dans une situation sans précédent, l’industrie du textile et de l’habillement européenne a su réagir immédiatement à cette crise sanitaire. Plus de 500 entreprises ont en effet reconverti une partie de leur site de production ou investi dans de nouvelles machines pour fabriquer des équipements de protection. « Les entreprises européennes ont fait preuve d’un grand esprit de solidarité durant la crise en fournissant des équipements de protection et des asques gratuitement aux autorités publiques » a affirmé Monsieur Paccanelli avant d’ajouter « J’ai demandé au Commissariat de mettre en place quelques mesures, à court et long terme, pour relancer l’économie et maintenir cette collaboration étroite avec les représentants du secteur ».
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