Le carnet d'Intima
04 mars 2022
c’est tout cela qui vient à l’esprit
en évoquant l'oeuvre de l'artiste canadienne qui se révèle en
adéquation parfaite avec la sensibilité intrinsèque de l’intime.
Avec une palette de couleurs déstructurée qui évoque la peau humaine, des lignes sinueuses et la nette influence de l’art Wabi Sabi, l’oeuvre d’Andrea Hurtarte est à la fois captivante et profonde tout en étant dominée par une sensation de légèreté et de fluidité. Ses compositions tournées autour de l’émotion interpellent le spectateur en dévoilant des situations intimes, des aspects de l’expérience humaine et en se faisant le miroir de l’état d’esprit et du processus de l’artiste.
Le choix de l’aquarelleTitulaire d’une maîtrise en architecture et après avoir travaillé en studio pendant 2 ans, l’artiste Montréalaise a décidé en 2018 de s’orienter vers une nouvelle carrière dans ce qui est sa véritable passion : l’art et la peinture. Et notamment l’aquarelle dont elle est tombée éperdument amoureuse : « L’aquarelle est tellement subtile et dynamique à la fois, elle peut vraiment vous surprendre. C’est une technique si simple et humble, il suffit juste d’ajouter un peu d’eau pour commencer. Cependant, comme pour tout ce qui est simple, il n’y a pas de place pour se cacher. C’est ce que j’apprécie avec l’aquarelle, cela m’oblige à être rapide, instinctive et à faire confiance à mon côté viscéral ».
Le corps féminin
Au coeur de l’oeuvre d’Andrea se trouve le corps féminin : ses silhouettes expriment la dualité qui l’habite, la force et la vulnérabilité nécessaires pour pousser les limites du corps humain sans jamais le casser : « Ce n’est pas quelque chose que j’ai prémédité, mais c’est arrivé. Au départ, je voulais tout simplement dépeindre des femmes qui m’interpellaient, leur corps, leur attitude et ce travail a finalement mis en lumière ma fascination pour l’authenticité de la vulnérabilité. J’admire cela. J’aime la dichotomie, la dualité, le contraste et l’équilibre des forces. Il y a tellement de force dans le sentiment de vulnérabilité, et tellement de liberté dans l’acte de s’abandonner à quelque chose ou à quelqu’un. C’est dans la vulnérabilité que nous grandissons, apprenons et que nous nous connectons de manière profonde avec les autres ».
L’art et l’intime
L’art d’Andrea est intime et l’art en soi est un moyen pour l’artiste de communiquer. En utilisant le corps humain comme moyen d’expression, elle dit utiliser une référence qui nous est à tous familière, exploitant ce point commun pour véhiculer un sentiment, une émotion ou un état d’être. La vie est la force motrice de son processus créatif; l’amour qu’elle reçoit de ses amis et de sa famille, l’expérience d’autres formes d’art telles que les spectacles de musique ou l’ambiance animée de sa ville, Montréal. Tout cela se traduit en l’envie d’apporter de l’amour, de la couleur, du bien-être, du bonheur, quelque chose de précieux aux autres. A travers l’utilisation simple mais habile de teintes terreuses chaudes associées à son trait noir si caractéristique, ses images parlent au spectateur avec force et empathie. « Le fait de pouvoir se connecter avec une autre personne, que vous n’avez même jamais rencontrée, à un niveau si profond et susciter en elle une émotion, est purement magique pour moi. Cela peut créer le sentiment, pour les deux parties, d’être vues et d’être comprises.
Le pouvoir de la couleur
L’artiste reconnait avoir une certaine obsession pour la couleur. Par exemple, au début de son studio ANML, elle se souvient avoir passé des heures à échantillonner les couleurs, essayant d’obtenir la teinte exacte, essayant de mémoriser les combinaisons de pigments qu’elle préférait. Elle ressent le pouvoir de la couleur depuis son plus jeune âge : « Je me revois adolescente, assise dans le bus, regardant les nuages et disséquant chaque couleur et nuance dans ma tête. Certaines couleurs me font du bien et certaines combinaisons de couleurs me conviennent. J’adore les couleurs ! ».
Des collaborations dans la modeAvec une telle sensibilité et une telle maitrise, le travail d’Andrea n’est pas passé inaperçu parmi les autres créateurs au Canada. Noémie Vaillancourt, de la marque Noémiah, a sélectionné l’artiste pour la création d’une magnifique collection de vêtements à la fois doux et aériens. La marque de lingerie canadienne Sokoloff s’est également tournée vers les créations d’Andrea pour son packaging écoresponsable. Ainsi, tout en admettant qu’elle n’est pas dans une logique commerciale active, elle avoue avoir adoré ces collaborations. Le monde de la lingerie lui sied à la perfection et l’on souhaiterait voir d’autres réalisations avec cette artiste surdouée.
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