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Le carnet d'Intima

Immersion créative

Au pays du Soleil Levant

14 juin 2016

L’année 2014 a été l’occasion de commémorer le 150ème anniversaire des relations entre l’Alsace et le Japon, dont le textile fut l’un des premiers domaines d’échanges.

(Crédit photos : Musée de l'Impresssion sur Etoffes, Mulhouse)



Dès 1864, les manufactures alsaciennes exportent vers le Soleil Levant des étoffes de mousseline de laine. A cette occasion, le Musée de l’Impression sur Etoffes de Mulhouse se propose de retracer cette fresque historique au travers d’une exposition consacrée à l’influence japonaise sur le textile alsacien: depuis le 7 novembre et jusqu’au 11 octobre 2015, l’exposition «Impressions du Soleil Levant» emmène les passionnés de textiles et les plus curieux en voyage au Japon!
Cerise sur le gâteau, dans le cadre de cette expo, le Musée est aussi heureux d’accueillir Leonard, la plus japonaise des maisons de couture françaises, avec une rétrospective intitulée «Léonard Paris, l’Empire des Couleurs». Bonne visite!

Impressions du Soleil Levant
En 1854, sous la menace américaine, le Japon s’ouvre à l’Occident. Des relations économiques et culturelles se mettent alors en place avec les grandes puissances. Ainsi, le 9 octobre 1858, à Edo, un traité d’amitié et de commerce est signé entre le France et le Japon. Sur le plan économique, l’industrie alsacienne s’intéresse rapidement à ce nouveau marché qu’elle tente de conquérir, notamment en adaptant l’impression sur laine au goût nippon. La production de châles à motif cachemire a en effet permis aux manufactures alsaciennes d’atteindre sur ce support une qualité et un savoir-faire équivalents à celui du coton ayant bâti leur réputation. Le Japon ne dispose alors d’aucun élevage de mouton et le climat nécessite des vêtements chauds en hiver. En 1863, la manufacture Thierry-Mieg & Cie est la première à réaliser des laines imprimées destinées à ce pays. Elle sélection pour cette nouvelle clientèle des motifs ornementaux japonais imprimés en blanc sur des fonds rouges ou violets. Elle imite, par le biais de l’impression à la planche, une technique traditionnelle japonaise de teinture à la réserve par ligature: le Shibori. La première cargaison arrive au japon en 1864. Ces étoffes servent principalement à la fabrication de kimonos, mais certaines laines sont également utilisées pour la fabrication de sous-vêtements.
Sous l’impulsion de Thierry-Mieg & Cie, d’autres manufactures alsaciennes produisent bientôt pour ce nouveau marché.
Les genres deviennent alors plus élaborés, à l’exemple de la manufacture Heilmann Frères de Mulhouse qui, en 1866, imprime sur laine des couleurs ombrées d’une grande difficulté technique. Semblablement, la manufacture Scheurer & Cie de Thann imprime au rouleau des étoffes riches sur le même support. Les riches archives du Musée conservent les dessins et les étoffes originaux de cette production spécifique.
Parallèlement, en Europe, le Japon influence tout à la fois les arts majeurs et décoratifs et le textile n’échappe pas à cette mode du japonisme. Les étoffes se couvrent de motifs naturalistes ou de personnages en kimono; l’art japonais ouvre aux dessinateurs un nouvel univers peuplé d’animaux, d’insectes, d’oiseaux présentés dans leur environnement naturel. Les soieries japonaises présentées lors d’expositions, telles que celle de la Chambre de Commerce de Mulhouse, constituent également une source d’inspiration pour les dessinateurs textiles. Certains collectionnent les pochoirs et les estampes qui servent de modèles à leurs production ou s’abonnent à la célèbre revue «Le Japon Artistique» qui explore l’art japonais dans tous les domaines.
A l’instar de nombreux collectionneurs alsaciens, la Société Industrielles de Mulhouse acquiert de nombreux objets japonisants ou d’origine japonaise. D’exceptionnels vases signés Emile Gallé côtoient ainsi des poteries japonaises ou des armures de Samouraï, dans les collections alsaciennes. En collaboration avec le Centre Européen d’Etudes Japonaises d’Alsace, et avec le soutien du Consulat Général du Japon à Strasbourg, de Mulhouse Alsace-Agglomération, du Département du Haut-Rhin et de la Région Alsace, l’exposition «Impression du Soleil Levant» constitue une occasion unique de redonner vie à ces différents ensembles.
Sous l’ère Meiji (1868-1912), le textile japonais s’industrialise et se développe pour se positionner dès lors comme concurrent des manufactures alsaciennes. En 1901, la manufacture Steiner de Ribeauvillé en fait les frais lors d’un appel d’offre d’un grand magasin parisien pour ‘impression de fanions puisqu’un industriel japonais remporte le marché. Toutefois, une influence européenne plus subtile se fait toujours sentir dans la production de tissus d’habillement. Les cotonnades se couvrent de motifs minimalistes, le lus souvent monochromes ou bicolores, contribuant progressivement à l’occidentalisation du vêtement au Japon où elles sont exportées.
L’influence du Japon sur le vocabulaire décoratif textile demeure encore aujourd’hui très présent et l’Alsace et le Japon s’attachent à faire perdurer leurs relations commerciales et culturelles. Célébration de ces indéfectibles liens franco-japonais, l’exposition «Impressions du Soleil Levant» met en lumière un échange fructueux et un dialogue riche entre ces deux cultures. Véritable symbole de cet enrichissement partagé, la Maison Leonard honore le Musée de sa présence par une présentation inédite d’un ensemble de créations d’inspiration japonisante.

Leonard Paris, l’empire des couleurs
Décoré de l’Ordre du Soleil Levant, rayons d’or en sautoir, par l’Empereur du Japon, Monsieur Daniel Tribouillard, à la tête de la Maison Leonard, nous convie à partager sa passion pour la culture ancestrale japonaise sans cesse réinterprétée au travers des créations de la maison. Fort de cette sensibilité artistique, homme d’art, Daniel Tribouillard a su imposer les créations Leonard dans le monde par le style unique et reconnaissable entre tous de ses dessins et des matières utilisées. Inventeur et dépositaire du procédé pour l’impression «Pull-over Fully Fashioned», il révolutionne les techniques traditionnelles en proposant à sa clientèle des tissages anglais réputés jusqu’alors «inimprimables». Les clientes sont conquises et le monde entier applaudit cet homme audacieux. Les innovations et les inventions se succèdent et forgent la réputation de la maison.
1983 est une année de consécration pour l’amoureux du Japon qu’est Monsieur Tribouillard: le gouvernement lui confie en effet la mission de remettre le kimono au goût du jour. Pour la première fois en 2642 ans, depuis la naissance du kimono japonais, un occidental a le droit de pénétrer le secret de la fabrication des kimonos traditionnels. Après plusieurs mois de travail à Kyoto et l’étude de la symbolique florale japonaise, il présente sa première collection de kimonos au Japon. L’événement est repris par toute la presse internationale qui salue la rencontre exceptionnelle de ces deux civilisations.
Leonard impose, par-delà les frontières, son style unique où finesse des dessins et richesse des imprimés caractérisent les codes de la maison. Membre du prestigieux Comité Colbert qui œuvre au rayonnement international de l’art de vivre

français, Leonard se voit décerné le label «Entreprise de Patrimoine Vivant» par le gouvernement français en reconnaissance de sa dimension artistique unique. A ce jour, Leonard totalise 121 boutiques exclusives dans le monde dont 101 pour le prêt-à-porter femme au Japon.
Leonard est vraisemblablement l’un des exemples les plus brillants de cette imprégnation du patrimoine japonais par la culture française. «L’Empereur des Couleurs» a donc sélectionné, dans ses riches archives, les créations les plus caractéristiques et représentatives de son engagement artistiques. Ainsi, des silhouettes élégantes et colorées investissent le musée jusqu’en octobre prochain.
La mise en scène de l’exposition est un écrin luxueux et audacieux pour ces magnifiques créations: découvrir l’œuvre de Leonard, célébrer le Japon, tout concourt à une plongée du visiteur dans un univers unique, riche de la rencontre entre deux civilisations. Enfin, signalons qu’à l’occasion de cette exposition, un dessin d’inspiration très japonaise, signé par la maison de couture, a vu le jour sur un carré en exclusivité pour le Musée de l’Impression sur Etoffes.

C’est une plongée du visiteur dans un univers unique, riche de la rencontre entre deux civilisations.

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