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Le carnet d'Intima

Dossier

Back in 1957

03 juillet 2017

Nous poursuivons notre saga anniversaire, qui a commencé en janvier dernier par la lingerie, avec cette fois un deuxième volet consacré au balnéaire.

Que se passait-il en 57, l’année de la sortie du premier numéro du magazine Intima ? Que portaient les femmes sur la plage dans l’après-guerre ? Quel rôle ce petit bout de tissu a-t-il joué dans la transition sociétale de l’époque ? Que nous dit-il sur l’évolution des mœurs et des styles de vie ? Cette fois encore, nous avons le plaisir d’accueillir, en invité d’honneur, Ghislaine Rayer, qui, avec Patrice Gaulupeau, s’apprête à inaugurer cet été à Paris une exposition de 300 m2 entièrement consacrée à l’âge d’or du balnéaire. Flash back entre les décennies 50 et 60.


LE CODE HAYS
Dans les années 50, le puritanisme ambiant, le maccarthysme tout puissant et le lobby des ligues de vertu de la société américaine touchent l’univers de la mode. Parmi toutes ces ligues et autres organismes répresseurs, il en est un qui va sévir pendant plus de 30 ans et perturber le cours d’une industrie florissante : le code Hays, guide d’autocensure pour la communauté cinématographique hollywoodienne.  En pratique, l’application stricte du code impose de suivre des règles saugrenues : les baisers sont chronométrés, la nudité est proscrite, les costumes trop révélateurs sont bannis, le lit, même conjugal, devient obligatoirement des lits jumeaux… Dans les années 50, les actrices Hollywoodiennes n’avaient pas le droit de se montrer en lingerie ou tenue légère. Pour contourner la réglementation en vigueur, les producteurs de cinéma, afin de valoriser la plastique de leurs célébrités eurent l’idée de les faire poser en maillot de bain Les scènes de déshabillage et la lingerie provocante doivent être évitées, sauf lorsqu’elles constituent un élément essentiel du scénario. En outre, William Hays, étant sujet à un fétichisme particulier, traque personnellement les nombrils féminins. Le maillot de bain deux-pièces taille haute, devient alors la seule pièce sexy et glamour autorisée sur les tournages et la promotion des films. Quant au maillot une-pièce, il sublime les stars en dévoilant leurs atouts, mais dans les règles !

LE BAL DES SIRÈNES
« Bathing Beauty », (Le Bal des Sirènes), est le premier film 100% aquatique produit à Hollywood.
Somptueusement mis en scène dans le plus grand studio alors jamais construit, ses scènes de natation synchronisée majestueusement chorégraphiées par le maître de l’époque Busby Berkeley, font d’Esther Williams une star dont le seul costume est le maillot de bain. Ses maillots, parfois provocants pour l’époque, n’en demeurent pas moins des oeuvres d’art en termes de style. Surnommée « la Sirène d’Hollywood », l’actrice américaine, après avoir été la vedette d’une vingtaine de films, devient une femme d’affaire prospère en se lançant dans la création de maillots de bain. S’inspirant des tenues de ses films, elle travaille pour la marque Catalina puis lance sa propre griffe, toujours commercialisée de nos jours.

L'ÂGE D'OR DES  «  PIN-UP  »
Pin-up, d’où vient donc ce mot ? Il s’agit d’une représentation féminine, en dessin ou en photo, souvent enjouée mais toujours sexy… L’expression anglo-saxonne « Pin-up girl » pourrait se traduire en français par « jeune femme épinglée au mur » (to pin : épingler). En effet, pendant la Seconde Guerre mondiale, les Pin-Up, connaissent un très large succès, surtout chez les militaires, et notamment chez les G.I. Des représentations de Pin-up étaient fréquentes sur leurs murs de leur chambrée et paquetages. Certains pilotes, avec la bénédiction de leurs supérieurs, en faisaient même peindre une sur le nez de leur avion bombardier.
Les années 1950, deviennent l’âge d’or des Pin-up, principalement aux États-Unis. A cette époque, elles sont partout et apparaissent en  « Une » des magazines, des journaux, posters, calendriers, petites vignettes à collectionner… La plus célèbre d’entre elles fut et reste Bettie Page qui, si elle fut connue pour avoir posé en lingerie sexy, dut son plus grand succès à ses poses en maillots léopard, relançant ainsi la mode de cet imprimé.
Leur success-story se poursuit jusque dans les années 1970, pendant lesquelles elles sont largement utilisées en publicité. Même Coca-Cola fera appel à Marilyn Monroe pour faire la promotion de sa célèbre boisson !  A la suite de l’apparition des magazines érotiques comme Playboy ou Penthouse, la mode des Pin-up disparaît progressivement au profit de photos réalistes de femmes nues moins fantasmées.
On assiste depuis quelques temps à un regain d’intérêt pour ces égéries des années 1950. La mode, la publicité, les médias et les artistes remettent ce style au goût du jour.  Dita von Teese en est la grande prêtresse et célèbre, dans ses shows internationaux, le grand retour de la Pin-Up.

LA LÉGENDE MARILYN
Marilyn Monroe est l’icône glamour par excellence, le mot photogénie a été inventé pour elle. Mais l’actrice n’aurait jamais imaginé qu’elle puisse un jour avoir un tel destin. Née de père inconnu et d’une mère schizophrène, placée en famille d’accueil à 9 ans, elle se retrouve mariée, en 1942, à l’âge de 16 ans avec un ouvrier qui s’engage dans la marine marchande. Marilyn, qui n’a pas fait d’études, finit par trouver du travail dans la même usine que son mari en tant que plieuse de parachutes.
C’est là qu’elle se fait repérer par un photographe de l’armée, David Conover, venu pour illustrer l’implication des femmes dans l’effort de guerre. Il cherchait un « physique » pour stimuler le moral des troupes à l’étranger quand il découvre Norma Jean, une jeune fille de 18 ans, qui avait l’air très intéressante, même en salopette… Grâce à cette série de photo publiée un peu plus tard dans le magazine YANK en 1945, elle fait ensuite la couverture d’une trentaine de magazines de Pinup et commence à se faire connaître comme la « Mmmmm girl ». Elle abandonne son travail pour se consacrer à sa carrière de mannequin, notamment auprès de l’agence Blue Book Modeling Agency. En décembre 1945, elle tourne son premier film-test pour l’agence, afin de promouvoir des maillots de bain. La « bombe sexuelle » est née et sa carrière commence alors … Même lorsqu’elle devient actrice, puis star, elle reste l’ambassadrice incontestée des marques de beachwear qui utilisent à l’envie son sourire et son incomparable plastique pour promouvoir leurs maillots de bain. Marilyn n’est pas une légende, mais LA légende !

BARDOT OU L'ESPRIT NEW-LOOK
Pendant toute la période des années 50, le maillot de bain est porté soit en 2 pièces (culotte montante qui couvre le ventre et surtout le nombril) et le « une-pièce » qui permet de se déshabiller sans être impudique.  Cette décennie est marquée par le développement de la créativité du maillot unepièce couture et du maillot à jupette.
Le maillot de bain à jupette est le grand succès des années 50 ! Destiné à habiller un peu plus la baigneuse, il a l’avantage de pouvoir être porté au bar de la piscine ou dans les jardins de l’hôtel. Le maillot n’est plus forcément « de bain », il peut être de plage ou de cocktail, lors de ce que les américains appellent les « Pool Parties ». Un style balnéaire flamboyant s’impose dans cette décennie, Les imprimés sont à l’honneur ainsi que les lamés et les maillots sont agrémentés de boutonnage, faux laçage, ceintures et larges poches. La jupette peut être droite, entrouverte, portefeuille ou coupée façon short.
Toutefois, le rationnement des matières de l’après-guerre, en Europe, marque un frein au succès des maillots de bain habillés. Seules les très rares marques haut de gamme s’y essaient. Les couturiers célèbres collaborent avec les marques américaines, leaders sur ce marché : Jacques Fath fait la promotion de la marque Sutex, tandis que Christian Dior associe son nom à la marque Cole of California et Elsa Schiaparelli fait la promotion de la marque Catalina.

A NE PAS RATER CET ETE
Exposition
« Pin-Up, l’Age d’Or du Balnéaire »
Commissaires de l’exposition:
Ghislaine Rayer et Patrice Gaulupeau
Galerie Joseph, 7 rue Froissart,
75003 Paris
Du 4 juillet au 3 septembre 2017
De 11 h à 20 h / ouvert 7j/7
www.nuitsdesatin.com

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