Le carnet d'Intima
Née en 1994 à Saint-Raphaël, dans le Var, de père italien et de mère congolaise, Cindy est rapidement repérée et débute très jeune une carrière de mannequin. Elle défile en exclusivité pour Calvin Klein et devient la première femme racisée à fouler le podium pour la célèbre griffe. Elle rejoindra ensuite le célèbre show de Victoria’s Secret et en fera partie pendant six années consécutives. Les plus grands créateurs s’intéressent à elle et elle se retrouve propulsée au cercle fermé des Top Models défilant à Paris, NY, Londres et Milan, avant de devenir l’égérie de l’Oréal Paris et de s’engager activement en soutien des femmes, via aussi la publication de son livre témoignage “Le jour où j’ai arrêté d’avoir peur”.
Cindy, des ailes de Victoria’s Secret à votre engagement auprès de l’association Solidarité Femmes : deux mondes qui paraissent inconciliables. Quels souvenirs avez-vous gardés de cette époque à jamais révolue ?
Je garde de ce show des souvenirs incroyables. J’ai eu la chance de défiler pour la marque six années consécutives aux côtés de femmes très inspirantes, de faire la rencontre des plus grands artistes tels que Lady Gaga, The weekend, Taylor Swift ou encore Rihanna. Victoria’s Secret a été, dans ces plus belles années, le défilé le plus regardé dans le monde ce qui m’a rapidement propulsée sur la scène internationale.
Il y a eu depuis les nombreux scandales qui ont porté à la naissance du mouvement « me too » qui a décrété la fin de ce célèbre show, et de l’image de la femme-poupée, objet de désir…
Personnellement, je ne me suis jamais qualifiée de poupée, je peux comprendre peut-être qu’à l’époque on s’arrêtait à une image de la femme mannequin, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.Les réseaux sociaux, entre autres, nous ont beaucoup aidé à ce sujet-là. On a aujourd’hui la possibilité de prendre la parole, d’être au plus proche de notre audience, de s’exprimer, se dévoiler. Il faut prendre conscience que derrière une « image » de campagne ou de magazine il y a une femme, avec son histoire et sa singularité.
Aujourd’hui, a-t-on encore le droit d’être sexy ?
Je dis que oui évidemment, on a le droit d’être ce que l’on veut. Je pense que justement il faut se libérer un peu de ces codes qui nous entravent. Qu’on ait envie d’être sexy ou pas, le choix nous revient et ne regarde personne d’autres que nous.
La lingerie et vous, c’est une longue histoire… Vous souvenez-vous de votre premier soutien-gorge ?
J’ai piqué mon tout premier soutien-gorge à ma sœur ! Elle était mon modèle, je voulais absolument lui ressembler. Quand on est jeune, on veut toujours paraître plus grand que son âge. Je lui ai piqué un soutien-gorge, alors même que je n’avais pas encore de poitrine… (rires).
Avez-vous une pièce de lingerie fétiche ?
Sincèrement, je dirais juste que j’aime me sentir bien dans ma lingerie. La lingerie va avec un état d’esprit, est-ce que je veux me sentir hyper sexy, est-ce que je veux au contraire quelque chose de très simple, de plutôt épuré, de confortable, est-ce que je veux de la dentelle ou est-ce que je veux aller sur du coton ? C’est vrai que lorsque l’on est habillé, on n’y pense pas souvent, mais la lingerie que l’on porte en dessous nous apporte beaucoup. J’ai toujours bien choisi ma lingerie en fonction du moment et de comment je me sentais pour la porter.
Vous êtes plus corbeille ou bralette ?
Corbeille. Parce que j’aime bien le maintien, j’adore le galbe que ça fait à ma poitrine, je trouve ça confortable également. Tout simplement, je me sens bien dedans.
String ou culotte ?
Je suis plutôt string. C’est ce que je porte le plus.
Et pour Monsieur, slip ou caleçon ?
Je préfère les caleçons.
Portez-vous des pyjamas ?
Oui, j’adore et mes pyjamas vont être en lien avec la saison. À l’approche des fêtes, c’est vraiment l’ensemble pyjama pantalon de Noël. J’adore avoir un petit ensemble coordonné pour les fêtes, me sentir confortable, en plus il fait froid dehors, donc j’aime porter quelque chose de vraiment cosy. Parfois, j’aime être plutôt sexy, je vais mettre une petite nuisette, ça dépend vraiment de l’état d’esprit du moment.
Où achetez-vous vos dessous ?
En boutique, car j’aime bien voir le produit, le toucher, l’essayer, sentir la matière. C’est vrai qu’on commande beaucoup sur Internet en général, mais la lingerie, je préfère la voir en vrai !
Quels sont vos critères de choix lors d’un achat de lingerie ?
Je suis très sensible à la noblesse de la matière, à sa qualité. C’est vraiment un élément primordial pour moi. Ensuite, en l’essayant, je me rends tout de suite compte si cela fonctionne ou pas. Il faut que je puisse me sentir parfaitement bien et me trouver belle.
Est-ce que vous lisez les étiquettes du produit ?
Oui, ça m’arrive, de plus en plus d’ailleurs.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de collaborer avec Aubade ?
Lorsque Aubade est venue à ma rencontre et m’a proposé cette collaboration, ça a été pour moi une évidence. C’est une marque qui a toujours été portée dans ma famille. En commençant par ma maman, puis ma sœur, et ensuite moi. J’ai toujours vu ma maman porter cette lingerie avec beaucoup d’assurance et d’élégance, je lui ai envié sa collection pendant très longtemps, avant d’enfin pouvoir me l’offrir. Aubade est une marque que je porte et que j’aime.
Racontez-nous comment s’est déroulé ce projet. Quelle partie du processus vous a le plus intéressée ?
Je dirais que c’est le travail de création et d’échanges avec l’équipe créative d’Aubade, ainsi que mon équipe. J’avais mon styliste Mickael Carpin à mes côtés. Nous avons travaillé chaque étape ensemble du design, à la fabrication. C’était très intéressant de découvrir chaque tissu, de définir et dessiner chaque pièce, de choisir les matières, les découpes, motifs et couleurs. J’ai proposé des « moodboards », avec des visuels que nous avons réinterprétés. Ce que j’ai le plus apprécié, ce sont les échanges et le travail créatif en équipe. C’est très satisfaisant de découvrir les premiers prototypes après plusieurs mois de travail. Bien que le produit ne soit pas tout à fait fini et nécessite encore quelques ajustements. C’est un travail que l’on prolonge jusqu’au bout. J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler sur les plus petits détails. C’est incroyable de partir d’un moodboard et de voir la collection prendre vie au fil des mois.
Imaginiez-vous qu’un soutien-gorge serait si compliqué à créer ?
Il y avait de nombreux points techniques que j’ignorais et que j’ai eu la chance de découvrir grâce à cette collaboration. Notamment qu'il y avait plus d’une vingtaine de pièces dans un soutien-gorge, plus de 5 matières différentes entre maille, broderie, tulle… J’ai apprécié de pouvoir proposer une collection avec des matières françaises et y insérer des bijoux qui venaient sublimer la collection.
Je ne pensais pas que la création d’un soutien-gorge était aussi sophistiquée et qu'il nécessitait plusieurs essayages pour valider le bien-aller du soutien-gorge. C'est un travail difficile d’allier l'esthétique et le confort. Et je pense que nous avons réussi !
En quoi cette capsule représente-t-elle votre style ?
J’ai proposé un moodboard axé sur la nature et ses ondulations, le mouvement des vagues, du sable, des écorces d’arbres, des rainures de bois… Ce mouvement de la nature qui rend chaque élément unique : une vague ne ressemble pas à celle qui la précède ou la suit, un tronc ne ressemble pas à celui d’à côté et ainsi de suite… Pour moi, ça fait tellement référence au corps de la femme, pas un seul corps ne se ressemble et je trouvais le parallèle hyper intéressant. J’ai justement retrouvé ces petites similitudes entre ces ondulations sur lesquelles on est partis et ce que l’on peut qualifier sur le corps humain, à tort, d’imperfection. Notamment, les vergetures, ces petites marques qui font de nous des femmes uniques et magnifiques, marquées par nos expériences de vie, de femmes, de mères et je trouve ça sublime. J’ai voulu une collection intemporelle et moderne qui puisse se porter selon ses envies avec un jeu de superposition alliant transparent et opacité. J’ai pris beaucoup de plaisir à réinterpréter la lingerie comme je peux le faire dans mon quotidien, en lui donnant une place entière dans notre garde de robe afin qu’elle puisse se porter de jour comme de nuit, apparente ou sous un chemisier.
Et le choix des coloris ?
Le noir était une évidence, j’en porte beaucoup dans ma vie de tous les jours. D’autre part, le bleu est ma couleur préférée. Mon choix s’est arrêté sur l’« impérial Blue » que je trouve sublime.
Quelques mots sur la collection ?
J’ai voulu une collection multifacette. La collection est très graphique et audacieuse, pensée pour que les femmes prennent du plaisir à la porter, qu’elles s’amusent, qu’elles puissent se l’approprier.
Avez-vous un modèle préféré de votre capsule ?
Le body est incroyable, c’est une de mes pièces préférées. Le bustier est superbe aussi, il peut se porter avec un pantalon. La brassière en maille opaque vient habiller l’ensemble, des pièces de corsetière transparentes qui donnent un côté voilé dévoilé, cela apporte un côté très mode. En pièce exceptionnelle, j’aime beaucoup le catsuit tout en broderie, une pièce forte et surprenante.
Serait-ce le début d’une nouvelle carrière de créatrice ?
Autant vous dire que j'ai adoré cette expérience et je pense que ce n’est qu’un début.
La collection baptisée Sumptuous Wave se compose de six formes de hauts et de trois formes de bas, auxquelles viennent s'ajouter deux porte-jarretelles et un body. La capsule se complète de Midnight Storm avec un top à fines bretelles, une robe longue et un body.
Avec un jeu subtil de transparence, d'opacité et de contrastes, la collection est une déclaration graphique et moderne.La gamme est disponible en deux coloris : "SMOCKY ATTRACTION", un noir mystérieux et envoûtant, et "IMPERIAL BLUE", un bleu majestueux et élégant.
La collection Cindy Bruna x AUBADE sera disponible dans les boutiquesAUBADE, une sélection de multimarques, en grands magasins, et sur le site internet de la marque à partir de juin 2024.
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