Le carnet d'Intima
23 July 2024
En 1986, Caroline Loeb chantait : « de toutes les matières, c’est la ouate qu’elle préfère » ; un tube résonnant avec la décennie qui a vu la popularisation d’innovations textiles et notamment du fil Lycra, qui venait apporter un confort nouveau à la matière la plus appréciée : le coton.
Le coton c’est fantastique !
Cultivé, récolté dans les champs, transformé, puis utilisé pour fabriquer des vêtements et sous-vêtements depuis la nuit des temps, le coton permet de concevoir un tissu tissé ou tricoté qui, parmi un large éventail de bénéfices, apporte une sensation incomparable et singulière sur la peau. Jina Luciani, Fondatrice de la marque de lingerie Occidente, pionnière dans l’utilisation du 100 % coton biologique certifié, nous confie que ses « utilisatrices recherchent avant tout de la douceur, une sensation fluide sur le corps, comme une fine « fleur de peau » que l’on oublie au porté. ». Les chiffres le confirment : 69 % des consommateurs considèrent le coton comme la matière la plus douce, selon l’enquête mondiale menée par le Global Lifestyle Monitor en 2023. Un atout qui est également reconnu par le secteur médical, notamment par les gynécologues et les dermatologues, qui recommandent cette matière naturelle, en particulier pour les peaux sensibles et atopiques, car elle est moins susceptible de déclencher des irritations cutanées ou des réactions allergiques.Une autre propriété majeure de la fibre est celle de sa respirabilité. Grâce à ses qualités hydrophiles, qui permettent l’absorption des liquides et des impuretés présentes sur l’épiderme, le coton facilite la circulation de l’air sur la peau et lui permet de mieux respirer, en éliminant ainsi les mauvaises odeurs causées par la sueur et contribuant à garder l’équilibre de la flore cutanée. Hygiénique, le coton est une matière de choix pour les « premières couches », à porter directement en contact avec la peau, ce n’est donc pas un hasard si la plupart des marques de lingerie l’utilisent toujours dans les goussets des parties basses.
Son point fort est aussi un point faible, car son séchage peut paraître long, surtout comparé aux fibres synthétiques. Conscients de cette limite, les producteurs travaillent sur des qualités améliorées, telle que le TransDry qui assure une meilleure gestion de l’humidité, comme on le découvre sur la plateforme CottonWorks.Tous ces bénéfices inhérents au coton sont intimement liés à la sensation de confort qu’il procure au porter et la plupart des marques et les distributeurs de lingerie en sont conscients : « le coton est une matière reconnue pour son confort, c’est une fibre agréable à porté(…). Il y a une prise de conscience collective des consommatrices (…) pour des produits sains et confortables. » affirme Renaud Cambuzat, Directeur Artistique chez Chantelle ». Pour La Redoute, le coton « reste indispensable dans le confort, l’intimité et l’hygiène ».
Et pourtant…
Avec toutes ces qualités, le coton devrait avoir la part belle en lingerie. Et c’est en effet le cas chez les hommes, qui sont encore nombreux à préférer cette matière pour leurs sous-vêtements ; c’est aussi le cas en lingerie de nuit, mais pas, ou plus, en corseterie… Après avoir fait le tour des collections et avoir épluché les sites de ventes en ligne, le constat est clair : le coton a disparu de l’offre. Regardons cela de plus près en recueillant l’avis de deux acteurs majeurs dans la distribution de lingerie : Glamuse et La Redoute qui confirment proposer peu de modèles, essentiellement des permanents, pour des volumes de ventes plutôt stables. Chez Glamuse, Laetitia Monaco note une demande accrue de soutiens-gorge post-opératoires en coton - confirmé par Anita, spécialiste du segment - tandis que, chez La Redoute, Elise Hemmer, Styliste Corseterie Lingerie, souligne la place essentielle du coton dans les soutiens-gorge de maternité.Alors que chez ces deux distributeurs on voit la demande de soutiens-gorge en coton intimement liée à une situation spécifique, sensibilité de la peau ou allaitement, chez Skims, marque créée par Kim Kardashian, on le vend accompagné d’une notice d’emploi digne d’un médicament, sur laquelle on peut lire que la matière est « hypoallergénique et réduit les irritations » avec une recommandation « posologique » qui invite à le porter au quotidien et sans modération !Chez Hanro, spécialiste du coton de qualité, même opinion : « les soutiens-gorge en coton offrent respirabilité et bien-être, confort et réconfort. » nous dit Christiane Braun, Chef de Produit et de la Création.
Le coton : mauvais élève ?
Ces dernières années, sous la prise de conscience du public des enjeux environnementaux, le coton a souffert d’une très mauvaise réputation quant à son impact sur l’environnement. Sa culture et sa transformation qualifiées « d’aquavores » et polluantes du fait des pesticides, ont été pointées du doigt comme étant dévastatrices pour les ressources et la planète. Renaud Cambuzat, chez Chantelle le confirme : « si le coton est hygiénique, la culture du coton a un impact environnemental que nous ne pouvons plus nier aujourd’hui. ». Elise Hemmer, chez La Redoute, va dans le même sens, pour elle « le coton a été décrié par rapport à sa consommation d’eau et ce n’est pas facile de continuer à développer cette offre, alors que d’autres matières, telles les polyamides et les polyesters recyclés, sont considérées aujourd’hui comme plus écoresponsables »
En France, la loi AGEC et, dans son sillage, les affichages environnementaux des produits, n’arrangent pas le cas du coton puisque, si on se réfère aux critères en cours d’étude, un t-shirt en polyester non recyclé présenterait un meilleur score en faveur de l’environnement qu’un t-shirt en coton ! Cela paraît paradoxal lorsqu’on sait que les textiles à base de pétrole, pire si recyclés, libèrent des micro-plastiques nocifs pour la santé et l’environnement. Ils seraient aussi responsables de la libération de méthane qu’Action for Climate Emergency décrit comme 28 fois plus nocif que le dioxyde de carbone.
« 61 % des consommateurs préfèrent les sous-vêtements et les et pyjamas en coton » Global Lifestyle Monitor, 2023
A la recherche d’un soutien-gorge en coton
Quand on pense coton en lingerie, on pense petites culottes ou, tout au plus, brassières, triangles souples et loungewear. Une association d’idées renforcée par la pandémie qui nous a orienté vers des produits plus cocooning, plus doux, plus confortables, souvent en matières naturelles, qui a conduit, sous l’impulsion des jeunes marques, à l’essor de la « bralette ». Et si on voulait retrouver une jolie corbeille en coton, et peut-être même en bonnet D ?
Chez Occidente, il a fallu 10 ans pour mettre au point une offre de soutiens-gorge armaturés 100 % coton « aptes à maintenir les poitrines ne pouvant se loger dans un simple triangle ! » raconte sa fondatrice. Et ça marche, puisque la marque réalise aujourd’hui autant de ventes sur les modèles avec ou sans armatures, tel le best-seller Virginia. La plupart de ses modèles structurés montent jusqu’au bonnet D, voire F ou G, à la demande. Du côté des spécialistes de lingerie de jour et de nuit allemands et suisses, comme Mey, Calida et Hanro, le coton se décline sur différentes lignes comportant désormais aussi de véritables soutiens-gorge armaturés.Maud et Marjorie, marque qui officie depuis 20 ans, mise sur une French Touch audacieuse en termes de style et de fabrication, en créant des produits de corseterie qui font la part belle au coton dans un concept global de « Lingerie de plage ». Ainsi, les lignes « My Heart Belongs to Daddy » et « Do You Saint-Tropez » s’inspirent sans équivoque des années 50, avec des soutiens-gorge armaturés montant jusqu’au bonnet D à 115 € environ, en 100 % coton ornés de plumetis ou en broderie anglaise et galons de dentelle, déclinés en turquoise, noir et nude, s’écartant de l’éternel blanc. Marjorie Aboudarham, Co-fondatrice de la marque, nous explique que ces soutiens-gorge sont devenus des intemporels « Nos clientes les rachètent d’une année à l’autre et les utilisent en maillot de bain, en lingerie ou en vêtement, à porter avec un jean. ». Le label propose d’ailleurs ces produits sur son e-shop, dans la catégorie « Bain », un pari audacieux sur un marché dominé par le synthétique. Dans le même esprit, Occidente prépare, pour le printemps-été 2025, le lancement de sa ligne de maillots « Bain de Lumière » déclinée en une matière 100 % coton à séchage rapide. Maud et Marjorie annoncent, quant à elles, l’arrivée de nouvelles formes top-bustiers déclinées en broderie anglaise imprimée, capitalisant ainsi sur une utilisation transversale, qui coïncide avec les tendances de produits multi-emplois recherchés aujourd’hui.
Dans le luxe, nombreuses sont les marques à proposer une « Lingerie-à-porter », à l’instar de Miu-Miu qui nous plonge dans un univers de lingerie de dessus, avec ses soutiens-gorge armaturés en maille côtelée 100 % coton (vendus au prix de 530 € !). Aussi, le e-shop de luxe Net-à-Porter n’hésite pas à capitaliser sur cette offre premium avec pléthore de marques plus ou moins confidentielles, comme LovesHackyFancy, marque américaine créée par Rebecca Hesel Cohen en 2013, qui propose tout un vestiaire frais pour l’été comprenant de nombreuses pièces en coton, comme des bustiers ou corsets.En entrée-de-gamme, La Redoute a conservé, dans son e-shop, ses modèles historiques « Galya » et « Hilea » en coton brodé, présents respectivement depuis 2016 et 2018 : « ils répondent à un vrai besoin des consommatrices à la recherche d’un soutien-gorge de maintien en coton, avec un joli look qui ne soit pas basic » explique Elise Hemmer. Ces modèles sont vendus au prix de 22 € et sont disponibles jusqu’au bonnet F pour l’un et D, pour l’autre.
A propos des ventes en ligne, il est curieux de noter que la plupart des sites de lingerie ne proposent pas de filtre par matière dans leurs sélections, ce qui mène Laetitia Monaco (Glamuse) à se demander si la rareté de l’offre n’aurait pas fini par donner l’impression, surtout aux plus jeunes clientes, qu’un joli soutien-gorge ne peut simplement pas être en coton ! C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue : n’y a-t-il pas d’offre car il n’y a pas de demande ou le contraire ? Regardons cela de plus près.
Question de style ?
Le coton serait-il à jamais associé au style « trousseau », aux accents rétro de la broderie anglaise ?... Pensons au célébrissime Bahia d’Aubade, désormais arrêté…
Dans ce créneau, Dim vient de lancer sa ligne « Dim Héritage », comportant un soutien-gorge à armature (50 €), allant jusqu’au bonnet E et composé de 62 % de coton, en mélange avec le Modal et l’élasthanne, qui capitalise sur les designs graphiques, forts et historiques qui ont marqué l’ADN de la marque vers la fin des années 90 et début 2000.A l’inverse, comme la plupart des marques haut de gamme françaises, Simone Pérèle, ne se reconnaît pas dans cette mouvance rétro et mise plutôt sur une sensualité affirmée, faite de transparences, de détails délicats et raffinés : « on ne peut pas traiter la transparence en coton. Il nous faut une matière qui puisse être à la foi invisible et solide » nous dit Maud Friocourt, Directrice Artistique. Laetitia Monaco, pour Glamuse, va dans le même sens : « on ne peut pas obtenir l’effet waouh recherché par nos clientes avec du coton. ».
Un avis que ne partage pas Jina Luciani pour Occidente, qui s’est fixé le défi de décliner le coton sous toutes ses formes – tissé ou tricoté – pour élargir l’éventail de styles et obtenir des résultats proches des matières synthétiques. « Nous travaillons sur différents grammages, différentes mailles, chaîne et trame et textures, allant sur des armures sergées sophistiquées ou des singles jerseys, pour donner de la tenue ou obtenir une extrême finesse qui apporte de la transparence. Chaque conception offrant une spécificité technique et un visuel différent. », elle ajoute même « loin d’être limité en termes de looks, le coton permet d’innombrables applications, y compris sur de la dentelle et de la broderie. ». Dans son offre, on trouve par exemple des structures réalisées en jersey pour la souplesse et agrémentées d’empiècements en voile de chaîne et trame qui permettent à la fois le maintien et la transparence.
On trouve cette même démarche chez des acteurs plus accessibles, comme Sans-Complexe, qui lance pour l’automne-hiver la ligne « Flora » dans laquelle on trouve un soutien-gorge à armatures en coton biologique uni ou imprimé. « L’idée de traiter le coton dans un look chic et féminin est venue après avoir co-créé avec nos consommatrices les lignes post-opératoires « Ava » en coton uni et fantaisie que nos clientes ont souhaité voir déclinées au quotidien. » précise Cléa Munoz, Directrice Marketing et de l’Offre.
Un problème d’offre matière ?
Nous avons interrogé les principaux fabricants de matières pour avoir leur avis sur le sujet. En réalité, la majorité d’entre eux propose, depuis plus ou moins longtemps, quelques lignes en coton. Le spécialiste italien de la dentelle Iluna a même été précurseur dans l’utilisation de fils durables et notamment du coton biologique certifié GOTS, présent dans les collections en mélange avec le polyamide recyclé ou des viscoses pré-teintes. Également, chez le fabricant allemand Chanty, la ligne Soft Cotton est l’un des fers de lance qui vient compléter son offre de dentelles confort, réalisée avec des fibres d’origine naturelle. Aussi, chez Tessitura Colombo on propose, pour l’automne-hiver 25/26, des jacquards et des dentelles Textronic contenant du coton, qui complètent leur offre destinée à la lingerie, avec des poids plus lourds pour le beachwear et l’habillement. D’une manière générale, les fabricants de dentelles interpellés déclarent utiliser le coton à la hauteur de 30 à 45 %, selon les grammages du tissu souhaité.
Du côté des tissus, Emmanuelle Bonnetin, Présidente de Rocle by Isabella nous confie : « nous avons fait des tentatives et proposé du coton dans nos collections, mais cela n’a pas été concluant, car son prix est un frein pour les marques ». Chez Eusebio et Maglificio Ripa on ne constate pas non plus un grand intérêt pour leurs tissus à base de coton pour la lingerie, signalant une préférence des stylistes et des acheteurs matières pour des bases légères et élastiques en polyamide ou polyester recyclés.
En corseterie, le coton est très rarement employé seul, mais en association avec des fibres, telles les synthétiques ou la viscose qui lui apportent la stabilité dimensionnelle qui lui fait défaut, et l’élasthanne qui lui confère l’élasticité nécessaire. Brugnoli, qui développe à la fois du coton American Pima et des cotons BCI, propose également aujourd'hui du coton biologique certifié GOTS. Ils soulignent : « Nous avons aussi des propositions hybrides où nous combinons le confort du polyamide avec le toucher naturel du coton, pour offrir des tissus plus légers avec des performances techniques, y compris un effet "dentelle" ».Et voilà que, du côté du produit fini, on retrouve chez Wacoal des dentelles en mélange de coton (près de 30 %) qui permettent d’obtenir, comme nous l’explique Sophie Knis, Directrice Marketing et Communication « une main et une texture plus douce, comme sur notre best-seller Eglantine. »
Chez Chantelle aussi, pour améliorer les performances du coton, on mise sur l’association avec des fils cellulosiques certifiés et écoresponsables : la ligne Mellow Bliss, disponible jusqu’au bonnet G, contient 30 % de coton associé au Lyocell et à l’élasthanne pour un fitting optimal. Chez Simone Pérèle, même démarche, avec la ligne Eugénie lancée en 2022, en réponse à des envies de plus de naturalité, dont l’extérieur du soutien-gorge, montant jusqu’au bonnet F et vendu à 65 €, est travaillé en Modal et doublé de coton, en contact avec la peau.
Au niveau des fournitures, Muehlmeier, propose justement des bonnets doublés d’un mélange coton pour ses « BraCups » qui connaissent un succès croissant auprès des marques établies ainsi que chez les jeunes créateurs, très attachés aux fibres naturelles. Côté prix, le fabricant confirme un certain écart, mais demeure convaincu qu’une alternative coton est nécessaire à la diversification de l’offre des marques. Citons l’exemple de Louisa Bracq qui propose des push-up dotés de mousses doublées en coton pour l’hygiène et le confort. Tout comme Occidente qui va jusqu’à travailler des rembourrages en bas bonnet en pure ouate, pourvus d’un montage en fourreau en jersey de coton cardé. En revanche, Jina (Occidente) souligne la difficulté de trouver des accessoires, tels que les protège-armatures et les agrafages, en coton certifié à des prix raisonnables.
Retour annoncé ?
Pour tenter de répondre à la question, il faut observer les tendances macro sociologiques / modes et micro, voire nano, quand elles sont insufflées par les réseaux sociaux. On sait que le coton, a vu sa demande croître en lingerie pendant la période Covid, pour décroître ensuite avec l’arrivée du courant sexy, si bien incarné par le concept « Live your desire » d’Aubade. Néanmoins, de nombreux signaux faibles, relevés par les professionnels prévisionnistes, portent à croire que cette matière pourrait avoir de beaux jours devant elle. Prenons l’exemple de #GirlHood sur Tiktok, propulsé par le film Barbie, et suivi de toute une série d’ashtags: #CleanGirl, #HotGirlSummer, #GirlyThings, #SadGirl, #GirlDinner, etc. qui traduisent d’une « Girl Obsession » devenue une tendance lourde dans la mode, expression d’une société qui se féminise, mais aussi d’une glorification de l’adolescence… Associé à l’enfance, à la fraîcheur mais aussi à la sensation de réconfort, le coton pourrait bien retrouver la faveur des stylistes.
Les valeurs simples et candides, comme l’amour et l’enfance, sont mises en avant par les Cabinets de Style. Ainsi, Li Edelkoort annonce, pour le printemps-été 2025, le thème Candy Culture : « my subject is Candy and the message is Sweet » illustré par un visuel de sucette en forme de cœur rouge sur un fond rose. Le mouvement appelé « Kidult » permet aussi de se rassurer, dans un contexte incertain qui se traduira en nourriture par l’envie de sucré, de bonbons, de chocolat, de gras, de frites, etc. et en matière de vêtement, par un retour aux matières d’autrefois, qui font du bien, comme le coton.Parallèlement, l’essor de la seconde-main, favorise les mélanges et ravive le look rétro, surtout chez les plus jeunes. On note l’apparition de nouvelles marques qui inventent des vestiaires inédits, à la croisée entre le prêt-à-porter, la lingerie et le maillot de bain, le tout en coton, s’appropriant ces influences vintages comme My Mum Made It, marque australienne. Ou bien la designer américaine Sandy Liang qui maîtrise la réinvention d’un look néo-baby-doll, propulsé par le #Coquette et tous ses dérivés qui caracolent en tête des mots-clés les plus utilisés en mode sur TikTok, selon le Creative Center de l’application. Ainsi, on voit des looks s’inspirant de Brigitte Bardot qui font la part belle aux nœuds géants, volants, froufrou, croquets, dentelles, perles, motifs de cœurs, vichy, rayures chemises, caleçons masculins, ballerines et cotonnades romantiques en tout genre qui appuient l’esthétique. Suivant le même courant, on note également la résurgence d’influenceurs comme Hailey Bieber qui en font leur signature de style.
Dans un monde menaçant dont on a du mal à cerner l’évolution, les valeurs authentiques, profondes et sincères se voient multiplier et devenir urgentes. Devant le besoin d’un discours honnête, transparent que doivent adopter les entreprises, notamment dans la gestion de leur RSE, le coton peut avoir un rôle à jouer, à condition qu’il soit, bien sûr, de bonne qualité et respectueux de la santé et de l’environnement.
Jeunes pousses
Parmi les futurs diplômés du cursus Fashion Design Lingerie de l’école Esmod Paris, il y a quelques inconditionnels du coton. Caroline Ehrngren, qui a grandi à Stockholm, propose la création d’une marque, nommée « Lost », axée sur la slow-fashion et l’upcycling, qui donne une seconde vie à des nappes, mouchoirs et autres textiles maison pour réaliser des pièces de corseterie. Pour elle, « l’appel au ralentissement n’est pas simplement une question de durabilité, c’est un encouragement à repenser notre rapport au vêtement » et le coton fait partie intégrante de la réflexion. Yvonne Johnson, Directrice principale du développement de produits chez Cotton Incorporated va dans le même sens en disant que « le récit naturel du coton parle de durabilité. Le coton, dans sa forme naturelle de couleur crème, est magnifique et ne nécessite pas de teinture pour être esthétique. ». Ainsi Caroline, la jeune diplômée d’Esmod, avait volontairement laissé le jaunissement, marque du temps, sur ses matières créant des camaïeux subtils de blancs sur ses produits, qui selon elle, font partie intégrante du charme du coton. En parallèle, elle a exploré un style très créatif en développant des soutiens-gorges armaturés en chaîne et trame 100 % coton avec ou sans paddings, qui apportent une nouvelle vision de la sexiness, plus douce composée de découpes audacieuses qui attirent le regard sur des zones érotiques, osées et inattendues.
Inès Grégoire, quant à elle, a imaginé sa marque « Lullaby’s » s’inspirant du style victorien du genre littéraire uchronique « steampunk ». La jeune créatrice n’a pas hésité à récupérer les codes du « tailoring », avec des finitions cols tailleurs, élastiques amovibles par des pinces de bretelles masculines, carreaux et Princes de Galles. Le tout décliné de manière très sexy et fantaisie qui joue, là encore, les découpes audacieuses.
Enfin, notons également le travail de Célia Etzol qui, dans son concept de marque appelée « Elme », s’inspirant de la culture du Costa Rica, proposait des soutiens-gorge extrêmement sexy à armatures, réalisés dans des matières naturelles, dont une dentelle Jean Bracq composée de 20 % de coton et 80 % de viscose.Preuve que la jeune génération n’a pas peur de donner un nouveau rôle au coton en lui apportant un style innovant et créatif !
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